Plus de la moitié des français a présenté un épisode de douleurs dorsales au cours de l’année écoulée. Les douleurs lombaires sont, de loin, les plus fréquentes. Les messages de santé publique insistent principalement sur la nécessité de continuer à bouger en cas de lumbago. Mais, la prise en charge ne s’arrête pas là. Une étude australienne souligne l’importance d’un soutien psychologique en plus du traitement pour aider les personnes atteintes de lombalgie. Explications.
Lombalgie chronique, syndrome anxiodépressif et traitement
Face à la lombalgie chronique, la prise en charge, globale et adaptée à chaque patient, comporte plusieurs aspects :
- Une évaluation pré-thérapeutique pour définir les composantes qualitatives et quantitatives des douleurs lombaires et déterminer les conséquences fonctionnelles, sociales et professionnelles de la lombalgie ;
- Un traitement antalgique de première intention associé à des séances de kinésithérapie ;
- Le passage à des antalgiques opioïdes sur des périodes courtes très douloureuses ;
- Un programme pluridisciplinaire de réadaptation à l’effort.
Lors de l’évaluation pré-thérapeutique, les recommandations en vigueur préconisent de rechercher un éventuel syndrome anxiodépressif, induit par l’impact des douleurs sur la vie quotidienne. Dans les traitements proposés, la mise en place d’une thérapie comportementale peut être conseillée en complément des autres aspects évoqués ci-dessus.
Les interventions psychologiques bénéfiques sur le plan fonctionnel …
L’impact psychologique de la lombalgie chronique est donc une donnée connue des spécialistes. Dans ce contexte, des chercheurs australiens ont récemment mené une méta-analyse pour évaluer l’intérêt d’interventions psychologiques, en complément de la rééducation. Ils ont compilé et analysé les données de 97 essais cliniques contrôlés randomisés, ayant inclus au total 13 136 patients souffrant de douleurs lombaires sur une période supérieure à 12 semaines. L’objectif était de comparer la physiothérapie utilisée seule ou avec une intervention psychologique :
- Moins de 2 mois après la physiothérapie ;
- Entre deux et six mois après la physiothérapie ;
- Entre 6 et 12 mois après la physiothérapie ;
- Plus de 12 mois après la physiothérapie.
Les données ont révélé que, par rapport à la physiothérapie utilisée seule, l’intervention psychologique basée sur la thérapie comportementale avait un effet bénéfique significatif sur les capacités fonctionnelles deux mois après le traitement. Cet effet bénéfique se révélait durable sur une période de six mois.
… et sur les plans de la douleur et de la peur de la douleur !
Sur le plan de la douleur, plusieurs interventions psychologiques associées à la physiothérapie se montraient efficaces :
- La thérapie comportementale ;
- La thérapie cognitivo-comportementale ;
- L’éducation thérapeutique à la douleur.
Au-delà de deux mois, seule la thérapie comportementale se révélait intéressante face à la douleur, et ce sur une période de douze mois. La thérapie comportementale avait quant à elle l’action la plus forte sur la peur de la douleur.
Cette méta-analyse met en évidence l’intérêt d’interventions psychologiques (thérapie comportementale ou cognitivo-comportementale, éducation thérapeutique) sur la douleur et la capacité fonctionnelle chez les patients souffrant de lombalgie chronique. Des patients, qui, non seulement souffrent de douleurs lombaires, mais aussi de troubles anxieux et dépressifs liés aux douleurs chroniques.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Back pain treatments shouldn’t neglect the mind: study. sydney.edu.au. Consulté le 28 avril 2022.