Principes • Lombalgies et lombo-radiculalgies • Spondylodiscite infectieuse • Tassement vertébral antérieur • Contre-indications
Principes
Les indications des orthèses du rachis sont nombreuses dans la pathologie rachidienne, qu’elle soit dégénérative, infectieuse, traumatique, voire inflammatoire. Néanmoins la principale indication reste la lombalgie commune et ses diverses formes cliniques et évolutives, ainsi que les lombo-radiculalgies (douleurs lombaires avec sciatique ou cruralgie).
En général, c’est l’importance de la pathologie rachidienne qui détermine le type de ceinture ou de corset à prescrire, et non pas le niveau de douleur. Cependant, certaines circonstances (morphologie du patient, type d’utilisation…) influencent le choix de la prescription (notamment entre les orthèse de série ou sur mesure).
Lombalgies et lombo-radiculalgies
Les orthèses lombaires, bien que très prescrites et bénéficiant de nombreuses publications sur leurs indications dans la pathologie lombaire, n’ont bénéficié que de peu d’études spécifiques. L’existence de nouveaux matériaux plus confortables, la mise sur le marché de produits de série facilement disponibles et le bénéfice d’une immobilisation segmentaire par rapport à un décubitus prolongé, laissent à penser que ces orthèses offrent des bénéfices cliniques certains.
En pratique courante, les lombalgies et lombo-radiculalgies d’origine discale sont les indications les plus fréquentes au port d’une orthèse lombaire. Les diverses orthèses, souples ou rigides, de série ou sur mesure peuvent être proposées selon le caractère aigu, récidivant ou chronique, la symptomatologie lombaire ou radiculaire, le morphotype du sujet et la durée du port préconisée, la recherche d’une immobilisation stricte ou relative, d’un rappel de posture ou d’un maintien abdominal et lombaire. Les lombalgies par dégénérescence arthrosique sont également des indications de prescription d’orthèse lombaire en cas de « crise aiguë ».
Spondylodiscite infectieuse
Il s’agit d’une infection d’un disque intervertébral par un germe. La spondylodiscite constitue une indication fréquente bien que fort discutée de l’immobilisation par orthèse. Le type d’orthèse, le début et la durée de sa mise en place restent mal précisés, cependant, dans certains cas, la prescription est retenue, selon des critères :
- biomécaniques (conséquences destructrices de la spondylodiscite),
- cliniques (action antalgique et lutte contre un alitement prolongé),
- bactériologiques (la survenue plus fréquente de complications neurologiques dans les spondylodiscites tuberculeuses est en faveur d’une immobilisation prolongée),
- psychologiques (discipline vis-à-vis de certaines consignes de protection du rachis).
Une immobilisation inamovible est nécessaire si le patient est incapable d’intégrer la consigne d’un alitement strict.
Tassement vertébral antérieur
Par ostéoporose vertébrale, l’altération dégénérative du rachis chez le sujet âgé peut aboutir à un véritable effondrement antérieur du tronc. Ceci peut être lié à l’aggravation d’une cypho-scoliose dorso-lombaire pré-existante ou à l’apparition au niveau lombaire de tassements vertébraux asymétriques d’origines diverses. Une orthèse rachidienne rigide permet de rétablir l’équilibre sagittal en station debout et un mouvement d’antéversion du bassin avec lordose lombaire induisent le redressement harmonieux des courbures dorsales et cervicales.
La même indication doit être envisagée pour les tassements antérieurs traumatiques chez le sujet jeune s’ils peuvent aboutir à une déformation en cyphose, déterminée par une surveillance régulière des trois premiers mois.
Contre-indications
Elles sont rares, uniquement liées aux intolérances cutanées, aux troubles digestifs éventuels (dilatation gastrique, hernie hiatale, …), et à de mauvaises indications (troubles morphologiques majeurs, traitement des troubles statiques).
Certaines précautions sont indispensables comme :
- l’adaptation à la morphologie (choix d’une orthèse sur mesure ou de série) ;
- la surveillance cutanés surtout en regard des reliefs osseux (ailes iliaques) ;
- la durée du port précisée (diurne, nocturne, quotidienne, nombre de jours, semaines ou mois, sevrage, etc.) ;
- l’existence d’une stomie n’est pas une véritable contre-indication : lorsque la ceinture médico-chirurgicale recouvre une stomie, il faut prévoir un orifice minutieusement centré sur la stomie pour permettre le passage de la poche qui reposera par dessus la ceinture. Cet orifice doit comporter une bordure qui peut être doublée d’un matériau anallergique et un système d’ouverture.