Mécanisme
Principe
Dans 85 % à 90 % des cas, la lombalgie commune est due à l’effet mécanique produit par une sollicitation de vertèbres encore mobiles sur une colonne vertébrale qui se raidit progressivement du fait de la sédentarité.
Le vieillissement de la colonne correspond à un lent processus naturel de dessèchement des disques intervertébraux, amenant une perte progressive de leurs qualités hydrauliques.
Ce vieillissement passe par trois phases successives : dysfonctionnement, instabilité et stabilité.
Stade 1 : Dysfonctionnement du segment mobile
Le disque qui commence à se « dégonfler » va être associé à l’apparition de fissures et de ruptures de « l’annulus » au travers duquel le noyau peut s’infiltrer et s’extérioriser sous le ligament vertébral.
C’est à ce stade que peut se produire une hernie discale, le plus souvent totalement asymptomatique. La douleur apparaît si cette hernie vient au contact d’une structure sensible nerveuse (le nerf sciatique par exemple), ligamentaire ou si elle crée un obstacle mécanique à la mobilité du disque.
Stade 2 : Instabilité
Le disque continue à se « dégonfler », progressivement et naturellement, provoquant un bombement de l’anneau qui l’enserre.
Ce « dégonflement » du disque modifie progressivement l’harmonie du mouvement du segment mobile, laissant apparaître une instabilité par relâchement du système disco-ligamentaire, et d’éventuels « accrochages » sur les articulaires postérieures responsables de blocage appelé lumbago, réalisant à ce niveau de véritables entorses sur les ligaments situés en regard de ces articulations.
La réduction de hauteur du disque amène par ailleurs des douleurs se manifestant en position immobile prolongée et au changement de position après une position maintenue longtemps. Elles traduisent la mise en contrainte des surfaces articulaires lors des mouvements de redressement de la colonne lombaire (en extension), ou en rotation, inclinaison sur le côté. Au contraire, ces contraintes sur les butées articulaires se réduisent en enroulant la colonne lombaire, ce qui contribue à dégager les butées articulaires postérieures.
A ce stade, on parle alors de douleurs « d’insuffisance discale » . Elles se manifestent en position prolongée et au changement de position après une position maintenue longtemps, elles sont souvent associées à une sensation de ressaut.
Stade 3 : Stabilité
Le disque a encore perdu de la hauteur et ses qualités hydrauliques n’existent plus (il est quasi totalement desséché).
Les articulaires postérieures sont pincées, et n’ont pratiquement plus de mobilité. Ce processus associe l’usure des surfaces articulaires et la fabrication d’ossifications qui peuvent parfois se développer dans le canal lombaire (comme des stalactites dans un tunnel souterrain) et qui peuvent parfois être responsables de douleur lorsqu’elles irritent des nerfs descendant dans les membres inférieurs ( sciatique par ex.).
L’évolution se fait vers une disparition progressive de toute mobilité à ce niveau et, par voie de conséquence, sur le segment mobile. La période des blocages lombaires est terminée, elle peut laisser la place à un fond douloureux.
Conséquences
Vertèbre
La diminution de pression au niveau du liquide contenu dans le noyau du disque produit une perte de hauteur du disque. Ceci augmente les contraintes sur les « glissières » articulaires postérieures contribuant :
- à une diminution de la mobilité (la colonne devient plus rigide),
- à l’apparition de douleurs.
L’importance de ce processus est variable selon les étages de la colonne vertébrale. En effet, toutes les vertèbres ne sont pas sollicitées de la même façon, tant par le poids du corps que par le port d’éventuelles charges.
Colonne
Certaines vertèbres ou groupes de vertèbres devenant plus rigides, la colonne se structure en créant des zones de mobilité plus importante, ou zones charnières, entre ces zones rigides.
Ainsi, la mobilité globale est préservée, mais au lieu d’être répartie sur toutes les vertèbres, certaines deviennent plus rigides et d’autres subissent des mouvements plus importants.
Ces zones charnières sont fréquemment le siège de douleurs par sollicitation excessive des structures articulaires postérieures.
Qui est concerné ?
Tout le monde vieillit. Le vieillissement de la colonne concerne donc tout le monde…
Ce vieillissement passe par des phases plus ou moins douloureuses selon les individus : 70 % des personnes passent par une phase douloureuse à un moment donné de leur vie. La douleur est donc un épisode du vieillissement de la colonne à peu près inévitable.
L’enjeu n’est donc pas de savoir s’il y aura une phase douloureuse, mais si cette douleur évoluera vers une lombalgie chronique ou s’atténuera. Mais ceci n’est plus un problème de vieillissement…
Est-ce une fatalité ?
Si le vieillissement est inévitable, ses conséquences varient selon les individus. Et l’action individuelle de chacun permet de faire varier ces conséquences.
Les secteurs mobiles (les lombaires généralement) souffrent d’autant plus que :
- les autres secteurs se raidissent,
- les efforts ne sont pas adaptés (trop violents ou pas assez fréquents),
- la douleur déclenche des comportements aggravants.
Par des exercices simples ou une hygiène de vie adaptée, vous pouvez conserver votre colonne souple malgré son vieillissement. Vous pouvez adapter vos efforts, sans vous priver (souvent il faut au contraire être plus actif !). Pendant les phases de lombalgie, vous pouvez contrôler les comportements induits par la douleur.
La lombalgie n’est donc pas une fatalité, chacun peut y échapper ou au moins minimiser la douleur et ses conséquences sur la vie quotidienne.
L’objectif de ce site est de vous aider dans cette démarche.