Mécanismes • Effets de la sédentarité • Effets de la douleur • Effets de l’entourage
Mécanismes
Le cerveau organise toute activité, toute action selon des « schémas moteurs », activés de façon inconsciente.
Pour aller ramasser une balle par terre, il peut décider soit de plier les jambes, soit d’abaisser le tronc à l’horizontale, soit encore de shooter en l’air et de rattraper la balle quand elle retombe. Le cerveau d’un footballeur par exemple privilégiera surement la troisième possibilité.
Ces schémas moteurs résultent de notre expérimentation, depuis les premiers jours de notre naissance. Une partie d’entre eux font partie de l’instinct, hérité des générations précédentes pour survivre aux prédateurs dès sa naissance.
Effets de la sédentarité
La sédentarité amène un double appauvrissement des schémas moteurs : en qualité et en quantité.
Appauvrissement quantitatif : moins nous avons d’activité physique, moins nous avons besoin de schémas moteurs. Même si nos schémas ne sont pas très efficaces, comme nous les utilisons peu, nous nous en satisfaisons.
Appauvrissement qualitatif : de nombreuses parties du corps (jambes et dorsaux notamment) sont peu utilisées et se raidissent. Les schémas moteurs utilisent de moins en moins de parties de corps. Les lombaires qui restent la partie de la colonne la plus mobile sont donc sur-sollicitées.
Effets de la douleur
La lombalgie impose souvent l’abandon de certains mouvements, parce qu’ils sont douloureux ou parce que l’on a peur qu’ils soient douloureux, ou par crainte plus globalement de « s’abîmer » le dos.
Certains schémas sont éliminés : abandon du footing, du port d’objet… D’autres sont appauvris : des parties du corps sont « immobilisées » lors de toute activité (souvent le tronc).
L’appauvrissement des schémas moteurs aggrave la sur-sollicitation des zones restant mobiles et souvent augmente la sédentarité. Le « blocage » du tronc par exemple aggrave la sollicitation de la charnière tronc – bassin, à savoir les lombaires.
Tout se passe comme dans une équipe de football, seules deux joueurs courent. Comme ils courent pour les neuf autres, ils s’épuisent vite. L’un a mal et s’arrête. Le dernier court donc pour toute une équipe…
Effets de l’entourage
« L’enfer est pavé de bonnes intentions. » Samuel Johnson, 1709-1784
Dès qu’une personne est atteinte de lombalgie, son entourage a souvent tendance à le préserver.
Cette tendance a souvent des effets pervers : l’entourage décourage de tout effort et pousse à l’acceptation d’un handicap croissant. Les réflexions du genre : « laisse tu vas te faire mal au dos » sont très inhibitrices. Au moment où le lombalgique doit lutter pour ne pas tomber dans le handicap prolongé, elles poussent au renoncement.
L’entourage diminue ainsi les schémas moteurs, en décourageant certaines activités et certains mouvements (notamment ceux qui font travailler le dos).