La scoliose touche environ 3 % des enfants, une forme de lombalgie aux conséquences parfois très importantes sur le développement de l’enfant. Certaines études suggèrent que la scoliose pourrait être liée à la plagiocéphalie du nourrisson, plus connue sous le nom de syndrome de la tête plate. Explications.
La scoliose, une cause de lombalgie
L’une des causes majeures de lombalgie chez l’enfant et l’adolescent est la scoliose, une déviation de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace. Son traitement peut entraîner de multiples conséquences et sur la santé de l’enfant et nécessiter la mise en œuvre techniques chirurgicales complexes.
Connaître les facteurs de risque de la scoliose constitue une des approches possibles pour identifier les enfants à risque, détecter tout problème dorsal et intervenir le plus précocement possible. Parmi les facteurs de risque évoqués, figure la plagiocéphalie du nourrisson, plus connue sous le nom de syndrome de la tête plate.
La plagiocéphalie appartient aux déformations crâniennes du nouveau-né et se matérialise par un aplatissement du crâne.
La plagiocéphalie progresse chez les nourrissons
Contrairement à certaines idées reçues, la plagiocéphalie n’a aucune conséquence sur le développement cérébral de l’enfant, mais elle peut entraîner un torticolis congénital, qui nécessite une prise en charge adaptée.
Plusieurs formes de plagiocéphalie sont prises en compte par les spécialistes, de la forme légère à la forme très sévère. Elle est généralement détectée à partir de 6 semaines de vie, avec un pic de fréquence autour de 4 mois. Avec une prise en charge adaptée, elle se réduit progressivement jusqu’à l’âge de 2 ans.
L’incidence de la plagiocéphalie semble en hausse en France, depuis la généralisation du couchage en position dorsale des nourrissons. Néanmoins, les causes de la plagiocéphalie font l’objet de controverses entre les spécialistes. Les spécialistes considèrent le plus souvent que la position allongée sur le dos des nourrissons, instaurée pour réduire le risque de mort subite du nourrisson, n’est pas directement en cause dans l’augmentation des cas de plagiocéphalie.
Un lien possible entre plagiocéphalie et scoliose
Si le syndrome de la tête plate n’impacte pas le développement cérébral de l’enfant, il peut modifier le développement de la tête et du visage de l’enfant, avec des conséquences parfois jusqu’à l’âge adulte. Parmi les conséquences avancées par les études, figure un risque accru de scoliose.
De rares études scientifiques ont conclu sur l’existence possible d’un lien entre la plagiocéphalie du nourrisson et le développement d’une scoliose chez l’enfant et l’adolescent. Les arguments principaux avancés sont des facteurs de risque communs dans le développement de ces deux affections. Par ailleurs, un lien a été établi dans les années 1980 entre plagiocéphalie et scoliose chez une population de bébés prématurés. Même si des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer le lien de causalité entre la plagiocéphalie et la scoliose, il apparaît que les mécanismes pathologiques des deux affections sont proches, voire identiques.
La possibilité d’un tel lien et la gravité potentielle de la scoliose montrent l’importance de détecter la plagiocéphalie et de la prendre en charge de manière adaptée. La prise en charge associe la kinésithérapie, l’ostéopathie, des techniques de repositionnement, des orthèses ou casques de moulage, voire une intervention chirurgicale pour les formes les plus sévères.
Estelle B., Docteur en Pharmacie