Si la lombalgie chronique est une pathologie relativement fréquente, la sarcoïdose reste une maladie systémique rare, surtout pour les formes symptomatiques. Selon une récente étude française, les patients présentant à la fois une sarcoïdose et une lombalgie chronique auraient un risque accru d’être atteints de spondylarthrite, une maladie articulaire diagnostiquée par des examens IRM.
Lombalgie chronique, sarcoïdose et spondylarthrite axiale
Nombreux sont les Français à se plaindre de douleurs lombaires, ou lombalgies. Ces problèmes de santé représentent d’ailleurs un pourcentage important des arrêts de travail. Pour les personnes qui souffrent de lombalgie chronique, il est capital de déterminer si les douleurs dorsales sont ou non associées à une maladie systémique, comme la sarcoïdose, ou à une maladie articulaire de la colonne vertébrale, comme la spondylarthrite axiale.
À savoir ! La sarcoïdose, encore appelée la maladie de Besnier-Boeck-Schaumann ou la lymphogranulomatose bénigne, est une maladie inflammatoire systémique, dont l’origine demeure inconnue. Généralement, elle affecte les poumons, mais elle peut aussi toucher n’importe quel autre organe, notamment la peau ou les ganglions lymphatiques.
Récemment, des chercheurs français ont entrepris une étude pour déterminer la prévalence de la spondylarthrite axiale, démontrée radiographiquement ou non, chez les patients atteints de sarcoïdose et de lombalgie chronique.
La spondylarthrite axiale mise en évidence par une IRM systématique
Au total, 64 patients, dont 49 femmes, ont été inclus dans cette étude et présentaient tous une lombalgie chronique et une sarcoïdose. Tous les participants ont passé une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) de leur colonne vertébrale, ainsi que divers examens radiographiques. Les participants présentant une lombalgie chronique d’origine inflammatoire (environ 45 % des patients) ont également passé une IRM de l’articulation sacro-iliaque (articulation du bassin).
Plus de 20 % des patients ayant une lombalgie chronique d’origine inflammatoire présentaient à l’IRM une inflammation de l’articulation sacro-iliaque. Différentes lésions ou anomalies ont pu être détectées grâce aux examens d’imagerie :
- Des lésions vertébrales inflammatoires chez 9,4 % des patients ;
- Des syndesmophytes (ossification progressive entre deux os, allant jusqu’à leur soudure) radiographiques chez 10,9 % des patients ;
- Des fractures vertébrales, symptomatiques ou non, chez 15,6 % des patients ;
- Une dégénérescence de la colonne vertébrale chez 46,9 % des patients.
A la recherche de lésions vertébrales
La prévalence de la spondylarthrite axiale était de 23,4 % chez les patients atteints de sarcoïdose et de lombalgie chronique. Elle s’élevait jusqu’à 48,3 % chez les participants avec des douleurs lombaires d’origine inflammatoire.
Les analyses statistiques ont pu montrer que la spondylarthrite axiale était significativement associée à :
- La lombalgie chronique inflammatoire ;
- La sarcoïdose avec des atteintes limitées au thorax ;
- Le sexe masculin.
Malgré le faible nombre de participants dans cette étude, les résultats donnent des informations intéressantes sur le lien entre sarcoïdose et spondylarthrite. Cette étude souligne l’importance de réaliser de manière systématique une IRM de la colonne vertébrale et de l’articulation sacro-iliaque chez les patients présentant une sarcoïdose et une lombalgie chronique inflammatoire. Cet examen est capital pour diagnostiquer la spondylarthrite, mais aussi pour identifier d’éventuelles lésions vertébrales.
Estelle B., Docteur en Pharmacie