La lombalgie aigue (c’est-à-dire évoluant depuis moins de trois mois) ou chronique doit bénéficier d’une prise en charge visant à soulager la douleur. À côté des anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS), d’autres molécules susceptibles de décontracter les muscles peuvent aider les malades : ce sont les myorelaxants. LUMIRELAX® est le plus prescrit par les médecins.
Mal de dos et spasme musculaire
La colonne vertébrale est constituée de différents os creux (les vertèbres) entourant la moelle épinière. De cette colonne émergent des nerfs qui vont innerver les différentes parties du corps. La douleur de la lombalgie est généralement due à une compression de cette moelle épinière ou à une irritation du nerf sortant de la colonne vertébrale. Cela peut être lié à différents processus comme :
- Une hernie discale (saillie du disque intervertébral écrasant la moelle ou la racine du nerf) ;
- De l’arthrose : liée au vieillissement, l’arthrose est responsable de la formation d’ostéophytes (bout d’os) qui peuvent irriter le nerf ;
- Des tassements de vertèbres, conséquences de l’ostéoporose;
À cela peuvent s’ajouter des tensions musculaires dues à des défauts de postures (personne qui « se tient mal »), le stress ou encore à la douleur elle-même.
À savoir ! Parce qu’il souffre, le malade a tendance à contracter ses muscles lombaires, installant un cercle vicieux « douleur→contracture→douleur ».
Les myorelaxants, ou décontracturants musculaires, ont donc toute leur place dans le traitement du mal de dos, qu’il soit aigu ou chronique.
Myorelaxants, avec ou sans ordonnance
Il existe plusieurs relaxants musculaires sur le marché utilisables en cas de lombalgie.
Le méphénésine (DECONTRACTYL®) existe sous forme de comprimé ou pommade. Il peut être délivré sans ordonnance par le pharmacien. Attention à la conduite automobile, ce médicament peut induire une somnolence. Son utilisation est déconseillée pendant la grossesse.
Le méthocarbamol (LUMIRELAX®) est le décontracturant musculaire le plus prescrit pour le mal de dos. Il est délivré sur ordonnance et remboursé par l’assurance maladie. Il existe également en comprimé et en crème. Le LUMIRELAX® peut aussi induire des somnolences et ne doit pas être associé à l’alcool ou à certains antidépresseurs. Son utilisation est à manier avec précaution chez les personnes âgées ou les insuffisants rénaux. Il n’est pas non plus recommandé pendant la grossesse.
À savoir ! Les thiocolchicosides oraux (MIOREL®) sont une autre classe de myorelaxants. Depuis 2016, ils ne sont plus remboursés. La HAS (Haute autorité de santé) a en effet statué que leur balance bénéfice/risque était insuffisante, en raison, notamment, d’un risque de tératogénéicité (malformation du fœtus) et d’un éventuel effet pro-cancéreux. Les patientes traitées en âge de procréer doivent dès lors bénéficier d’une contraception efficace. Le médicament princeps (COLTRAMYL®) n’est plus commercialisé. Seuls des génériques sont toujours sur le marché. Une forme injectable est disponible.
Contrairement à l’image que l’on s’en fait parfois, les myorelaxants sont des médicaments à part entière, avec leurs effets bénéfiques, mais aussi leurs dangers. Avant toute automédication, prenez conseil auprès de votre pharmacien.
Isabelle V., journaliste scientifique
– Intérêt des myorelaxants dans les lombalgies communes – rhumato.info. Consulté le 02 février 2018.
– COLTRAMYL et génériques de thiocolchicoside, décontracturant musculaire – HAS – Avis de la CT du 20 juillet 2016.
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